La pratique de Pauline Bazignan s’incarne à travers un processus d’effacement et de retrait, une mise en œuvre résolument minimale de l’acte de peindre et de sculpter. Comme si la perspective sinon l’objectif, dès lors que les éléments et le dispositif sont en place, était que l’œuvre se génère elle-même — d’elle-même —, tel un mécanisme de gestation qui s’autoproduirait. L’acte constitutif est différé au terme du processus : de l’eau projetée à la surface des peintures les fait exister in fine ; les sculptures n’apparaissent que lorsque le feu les a brûlées. « Ce n’est pas vraiment moi qui fait les choses », indique Pauline Bazignan, davantage concernée par les phénomènes qui affectent les objets (leur apparition, leur disparition) que par les objets eux-mêmes. Elle précise : « Au moment où s’effectue la disparition, la chose devient présente » .
BAZIGNAN Pauline, CALET Bernard, À la fin du jour, texte de Alain COULANGE, ENd Éditions, 2018,